L’assurance vie est un produit d’épargne accessible à tous et surtout, souple. Si son ouverture est simple, il convient d’en comprendre le fonctionnement afin de faire les bons choix, appropriés à votre épargne et à votre profil d’épargnant.
Quels sont les modes de gestion disponibles en assurance vie ?
Qu’est-ce qu’un mode de gestion en assurance vie ?
L’assurance vie est une enveloppe fiscale. Lorsque vous faites un apport en capital, vous devez décider sur quel(s) support(s) les sommes seront investies.
Globalement, vous aurez deux possibilités. Vous pourrez placer votre argent :
- Sur un fonds euros : il s’agit là d’un support sécurisé et garanti ;
- En unités de compte (UC) : actions, obligations, parts de fonds (OPCVM, FCP, SCPI…)…
Il sera bien entendu possible de ventiler votre capital, c’est-à-dire d’avoir à la fois une part de capital positionnée sur la poche en euros, et une autre en unités de compte. Il vous faudra pour cela souscrire à un contrat d’assurance vie multisupport.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la fraction de votre capital placée en unités de compte n’est pas garantie. Vous êtes ici directement exposé aux fluctuations des marchés (immobilier, financier…) et pourrez réaliser des pertes. En contrepartie, vous bénéficiez d’un potentiel de rentabilité supérieur à celui du fonds en euros.
En deux mots, choisir un mode de gestion revient à déterminer comment (et par qui) seront arbitrées les sommes placées en unités de compte. Vous pourrez confier cette mission à l’assureur ou à tout autre professionnel (société de gestion, d’asset management…). Les décisions seront alors prises directement par ce dernier et correspondront à votre profil de risques/à vos objectifs fixés au départ.
En fonction du mode de gestion choisi, la répartition de vos avoirs au sein de votre assurance vie évoluera avec le temps, en fonction de vos objectifs, de votre âge, de la composition globale de votre patrimoine ou encore de votre profil d’investisseur.
Bien qu’il existe plusieurs modes de gestion, ils ne sont pas disponibles au sein de tous les établissements commercialisant des assurances vie. Ainsi, il est primordial de comparer les offres pour ouvrir l’assurance vie la plus adaptée à vos besoins.
1 – La gestion libre en assurance vie
Comme son nom l’indique, la gestion libre est le mode d’arbitrage par défaut : vous êtes seul maître à bord. Il vous appartient de choisir vous-même vos supports et de déterminer le juste montant investi sur chacun, tout en veillant à la répartition globale de votre contrat entre fonds euro et unités de compte…
Le particulier gérant seul son contrat d’assurance vie doit donc, entre autres :
- Sélectionner les supports sur lesquels se positionner (actions, obligations, parts de fonds, produits structurés…) et constituer ainsi son portefeuille d’actifs ;
- Déterminer la ventilation de ses avoirs (UC à 100 % ? UC à 50 % et le « reste » en fonds euro ?) ;
- Choisir le bon moment pour effectuer ses arbitrages (en ligne, par téléphone, en agence…) ;
- Être réactif et surveiller l’évolution des marchés.
Ce mode de gestion n’est à conseiller qu’aux investisseurs aguerris, ayant une solide compréhension et connaissance des marchés.
En gestion libre, vous réalisez vos arbitrages seul au moment où vous les jugerez opportuns.
2 – La gestion pilotée en assurance vie
La gestion pilotée, aussi appelée gestion automatisée, correspond à une gestion libre agrémentée d’options d’arbitrage automatique. Concrètement, vous êtes libre de modifier la répartition de vos actifs en investissant sur tel ou tel support, mais des options (choisies au départ) seront activées automatiquement dans certains cas précis. La gestion pilotée (et les options d’arbitrage) est en général proposée par la majorité des contrats d’assurance vie.
Il existe plusieurs options d’arbitrage, dont les plus utilisées sont :
- La sécurisation des plus-values : lorsqu’ils franchissent un certain seuil, les gains générés par vos unités de compte rejoignent automatiquement le fonds euro afin d’être définitivement acquis ;
- La dynamisation des plus-values : il s’agit là de l’inverse de l’option précédente. Ici, les intérêts dégagés par la fraction de capital positionnée sur le fonds euros sont réinvestis automatiquement, à l’échéance prévue, en unités de compte ;
- La répartition constante : la répartition déterminée au départ (par exemple, 50 % en fonds euro et 50 % en UC) est maintenue tout au long de la vie du contrat. Si la part d’unités de compte augmente et représente, après quelques temps, 55 % du contrat, un rééquilibrage sera fait automatiquement pour revenir à la ventilation de départ ;
- L’investissement progressif : ici, l’investissement en unités de compte est progressif, afin de lisser le coût d’acquisition des actifs dans le temps. Tous les mois, semestres ou années, la part d’UC augmente donc dans les conditions prévues aux termes du contrat ;
- La limitation des pertes (ou stop loss) : en vertu de cette option de gestion, si la valorisation d’une unité de compte baisse trop (- 5 %, -10 %…), les sommes sont automatiquement replacées sur le fonds en euro sécurisé et garanti.
La gestion pilotée de l’assurance vie est une solution particulièrement adaptée aux épargnants ayant de bonnes connaissances en matière de marchés financiers et qui souhaitent voir leurs investissements arbitrés automatiquement.
3 – La gestion profilée en assurance vie
La gestion profilée est adaptée aux épargnants n’ayant aucune connaissance en matière de marchés financiers ou souhaitant ne s’occuper de rien.
La gestion est ici opérée à votre place, sur la base de votre profil de risques (ou profil d’investisseur). Vous n’aurez donc aucune décision à prendre, si ce n’est celle de déterminer, au départ, le niveau de risques que vous êtes prêt à prendre. Le gestionnaire (l’assureur lui-même ou un professionnel à qui cette mission est confiée) effectue donc les arbitrages nécessaires en tenant compte de votre profil et de vos objectifs.
À la souscription du contrat, vous devrez déterminer si vous avez plutôt un profil :
- Prudent : dans ce cas, la fraction de votre capital placée en unités de compte sera principalement investie en obligations et produits monétaires. Le potentiel de rémunération est faible et les risques également ;
- Équilibré : ici, la part en UC est positionnée sur des actions et obligations. Ces actifs plus risqués sont également potentiellement plus rémunérateurs ;
- Dynamique : l’investissement est principalement réalisé en actions et en produits risqués présentant un potentiel de gains optimal.
La gestion profilée se destine aux souscripteurs d’assurance vie recherchant un rendement et une prise de risque mesurés, sans avoir à décider eux-mêmes des investissements à opérer.
4 – La gestion à horizon en assurance vie
La gestion à horizon (ou sécurisation progressive de l’épargne) est particulièrement adaptée aux épargnants ayant une stratégie à long terme, c’est-à-dire acceptant de laisser leur capital en assurance vie pendant plusieurs années. Concrètement, la répartition des avoirs évolue avec le temps, en fonction de l’âge et du profil de risques du souscripteur.
Si vous savez déjà que vous procéderez à un rachat total d’ici 2 ans pour financer, par exemple, un projet immobilier, la gestion à horizon n’est pas le mode le plus adapté à vos besoins. Ce mode de gestion n’est toutefois pas proposé par tous les établissements commercialisant des contrats d’assurance vie.
En optant pour une gestion à horizon, vous acceptez que votre argent soit principalement investi, au départ, sur des supports plutôt dynamiques. Au fur et à mesure des années, votre capital sera progressivement réalloué sur des supports moins risqués.
Du fait d’un horizon de placement long, il est possible de se positionner sur des unités de compte plus risquées les premières années (afin de lisser le risque dans le temps) puis, l’assuré avançant en âge, de sécuriser les gains en se replaçant progressivement sur des supports plus sûrs.
Ce qu’il faut comprendre avec les unités de compte, c’est qu’elles présentent toujours des risques, mais qu’il est possible de les minorer si la durée de placement est longue. Les actions sont donc, à titre d’exemple, des placements à horizon long terme.
5 – La gestion sous mandat ou gestion privée en assurance vie
Le mandat de gestion privée en assurance vie a longtemps été considéré comme le mode haut de gamme. Il n’était alors réservé qu’aux plus gros contrats, dépassant les dizaines (voire les centaines de dizaines) de milliers d’euros. Aujourd’hui, la gestion déléguée est de plus en plus accessible aux plus petits contrats.
Concrètement, il s’agira tout simplement ici de confier la vie de votre contrat à un professionnel, qui peut être l’assureur / la banque ou une entité à part, c’est-à-dire un gestionnaire privé spécialisé dans la gestion d’actifs : une société de gestion (Lazare Frères, Edmond de Rothschild…), un cabinet d’asset management…
Dans les faits, la société de gestion choisira à votre place les actifs sur lesquels investir et procédera aux arbitrages utiles au cours de la vie du contrat. Elle se basera pour cela sur votre profil de risques et vos objectifs personnels.
Le fait de confier la gestion à un professionnel ne vous octroie toutefois aucune garantie en capital. Le risque de pertes existe : la société de gestion n’a qu’une obligation de moyens (et non une obligation de résultats).