Parmi les frais inhérents aux contrats d’assurance-vie, si ceux d’entrée et de gestion sont bien connus des investisseurs, une catégorie de frais venant grêver la rentabilité des placements, n’est pas toujours bien comprise des investisseurs : les frais cachés.
À quoi correspondent ces frais cachés ?
Ce sont des frais spécifiquement appliqués sur les contrats d’assurance-vie « multi support ».
Votre contrat multi-support n’est en réalité qu’une enveloppe destinée à vous faire profiter des avantages fiscaux liés à l’assurance vie.
De la façon dont vous aller composer cette enveloppe en répartissant votre épargne, dépendra non seulement votre rentabilité (au regard des performances obtenues par chacun des différents supports ou fonds retenus), mais également des frais de gestion prélevés par le gestionnaire de chaque fonds composant votre contrat, et désigné aussi sous le nom de « sous-jacents ».
Quand dans votre contrat multi support, vous investissez en OPCVM (SICAV, fonds communs de placement), ces instruments financiers ont leurs propres frais d’entrée et de gestion qui viennent donc s’ajouter à ceux appliqués par l’assureur au contrat souscrit :
- Si dans la majorité des cas, les frais d’entrée spécifiques aux OPCVM sont compris dans les frais d’entrée du contrat, des frais d’entrée liés aux supports choisis peuvent être perçus en plus ;
- Les frais de gestion des OPCVM ne sont jamais compris dans ceux du contrat, il faut donc les y ajouter. La difficulté réside dans le fait qu’ils ne sont pas facilement visibles puisqu’ils sont prélevés automatiquement sur les avoirs du fond et déjà déduits de la valeur de la part des OPCVM communiquée annuellement dans la valeur de rachat du contrat ;
- Les frais de gestion des fonds en obligations sont de l’ordre de 0,80 à 1,8 % ; ceux des fonds en actions varient entre 1,5 et 3 % ;
- Leur montant conséquent correspond à une cascade de rétribution d’intermédiaires divers (gérant, courtier,…).
Comment déceler et estimer ces frais cachés ?
Se procurer la fiche-produit émise par l’A.M.F.
Demander à l’assureur de vous fournir la fiche émise par l’AMF – Autorité des Marchés Financiers – concernant l’OPCVM en question (cette fiche, appelée DICI – Document d’Information Clé pour l’Investisseur – doit comporter tous les détails et renseignements utiles pour que le support puisse obtenir l’agrément de l’AMF).
Ce document obligatoire doit être mis à la disposition des investisseurs par tous les organismes de placement collectifs et fonds en unités de compte.
Standardisé au niveau européen, il doit apporter en 2 à 3 pages, une « information claire, exacte et non trompeuse » permettant à l’épargnant de prendre une décision d’investissement en connaissant les principales caractéristiques du produit.
Procurez-vous le DICI et n’hésitez pas à consacrer du temps à l’examen approfondi de ses divers frais.
Faire attention aux frais indirectsSachez également que l’opacité de certains fonds peut cacher des frais indirects.
Ainsi, une étude de l’A.M.F. fait ressortir que certains fonds « actions » qui annoncent des frais de gestion de l’ordre de 2 %, font ressortir au final avec les frais indirects, une ponction globale pouvant atteindre 11 %.
Outre les frais directs concernant la rémunération de la société de gestion, le fonds pourra rémunérer divers intervenants (dépositaire, etc.), mais également des commissions de « surperformance » au gestionnaire lorsqu’il aura atteint ou dépassé un certain niveau de résultats…
Que faire pour les éviter ?
Après analyse des DICI de divers OPCVM disponibles dans un même fonds en unité de compte, vous constaterez qu’ils comportent des taux de frais variables.
Conseils :
Privilégiez les contrats multisupports proposant un nombre très étendu de ces fonds.
Il vous sera plus facile en effet de sélectionner des fonds aux frais réduits dans un contrat offrant plusieurs centaines de fonds (jusqu’à 4 ou 500 fonds pour certains), plutôt que dans un contrat offrant seulement un choix limité à 20 ou 25 fonds.
Enfin, nombre d’assureurs donnent accès à de nombreux fonds « gratuits » ne comportant pas de frais.
Si ce point est important, ne basez pas votre choix sur ce seul critère, car mieux vaut souscrire à un fonds comportant des frais raisonnables, mais assurant un rendement performant, plutôt que d’opter pour un fonds sans frais, mais aux performances atones…