Prévisions pour l’inflation : La BCE croit en la baisse, mais la Fed reste sceptique

inflation

L’inflation mondiale est devenue l’un des sujets économiques les plus scrutés de ces dernières années.
Tandis que l’inflation a atteint des niveaux record dans de nombreuses régions du monde en raison de la pandémie de COVID-19, des tensions géopolitiques, et des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, les principales banques centrales ont été forcées d’adopter des politiques monétaires plus strictes pour tenter de juguler la hausse des prix.

La Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed), en particulier, ont adopté des approches différentes face à l’évolution de l’inflation.

Alors que la BCE semble optimiste sur une baisse continue de l’inflation, la Fed, quant à elle, reste plus prudente et attend de voir les preuves avant de se laisser convaincre par une normalisation durable des prix. Cette divergence dans les attitudes des deux grandes banques centrales pourrait avoir un impact profond sur les marchés financiers et sur l’économie mondiale.

L’optimisme de la BCE : Une inflation sous contrôle ?

La Banque centrale européenne dirigée par Christine Lagarde, semble relativement confiante quant à la baisse de l’inflation. Après avoir adopté une politique de hausses successives des taux d’intérêt au cours des derniers trimestres, l’institution a observé une réduction progressive de l’inflation dans la zone euro.

La BCE prévoit que cette tendance se poursuivra en 2025, avec une diminution de l’inflation sous la barre des 2%, son objectif de long terme. Dans ses dernières déclarations, la présidente de la BCE a expliqué que les mesures prises au cours des deux dernières années commencent à porter leurs fruits, permettant à la zone euro de retrouver des niveaux de prix plus modérés d’ici l’année prochaine.

Les chiffres de l’inflation en zone euro montrent déjà des signes encourageants, avec un recul progressif depuis le pic atteint en 2022, où l’inflation avait frôlé les 10 %. En décembre 2024, le taux d’inflation est revenu autour de 5 %, et la BCE prévoit qu’il continuera à se rapprocher de son objectif de stabilité des prix à moyen terme.

Le sentiment qui prévaut à la BCE est celui de l’efficacité de ses politiques monétaires, notamment en ce qui concerne la gestion de la liquidité et le contrôle des pressions inflationnistes, grâce à des hausses de taux qui ont affecté la demande.

De plus, la BCE a souligné que d’autres facteurs, comme l’amélioration des chaînes d’approvisionnement et la baisse des coûts de l’énergie, devraient contribuer à alléger les pressions sur les prix, tout en permettant à la croissance économique de se maintenir à un niveau acceptable. Dans ce contexte, la BCE semble prête à poursuivre son approche restrictive, mais avec une certaine confiance qu’elle n’aura pas besoin d’aller bien au-delà des actions déjà entreprises.

La Fed : Une approche plus vigilante

À l’opposé, la Réserve fédérale américaine (Fed) se montre plus prudente. Jerome Powell, président de la Fed, a répété à plusieurs reprises que la banque centrale des États-Unis ne se précipiterait pas à réduire ses taux d’intérêt tant que l’inflation ne serait pas durablement maîtrisée.

La Fed, bien que reconnaissant que l’inflation semble s’atténuer par rapport à 2022, reste sur ses gardes et veut s’assurer que la baisse des prix n’est pas temporaire, mais bien une tendance à long terme.La principale différence entre la BCE et la Fed réside dans la manière dont chacune perçoit les risques à long terme liés à l’inflation.

Tandis que la BCE semble déjà intégrer une baisse rapide de l’inflation dans ses prévisions, la Fed préfère prendre son temps et évaluer les données de manière plus approfondie. En effet, la dynamique de l’inflation aux États-Unis, bien qu’en baisse par rapport aux niveaux observés en 2022, reste persistante, particulièrement dans les secteurs du logement et des services.

La Fed souhaite éviter tout risque de reprise inflationniste à la manière de ce qu’on a observé après les périodes d’assouplissement monétaire précédentes.

D’ailleurs, les dernières déclarations de Jerome Powell ont montré qu’il reste préoccupé par les signes de rigidité du marché du travail américain. Un marché du travail solide pourrait en effet maintenir une pression haussière sur les salaires et, par conséquent, sur les prix, ce qui amènerait la Fed à maintenir une politique monétaire stricte plus longtemps que prévu.

En conséquence, même si l’inflation recule, la Fed semble vouloir un déclin plus significatif et plus stable avant de prendre une décision sur la réduction des taux.

Un impact sur les marchés financiers

Cette divergence dans les politiques monétaires des deux banques centrales a des répercussions directes sur les marchés financiers mondiaux. D’un côté, la zone euro pourrait voir un retour à des conditions de financement plus favorables, ce qui stimulerait la croissance économique et le marché des actions, tout en réduisant le coût du crédit.

Cependant, cette situation pourrait aussi entraîner une **pression à la baisse sur l’euro**, en raison des taux d’intérêt relativement plus bas dans la zone euro comparés à ceux des États-Unis.

De l’autre côté, les marchés financiers américains sont plongés dans un climat d’incertitude. Alors que la Fed continue de maintenir ses taux élevés, les investisseurs peuvent s’attendre à une volatilité accrue sur les marchés d’actions et d’obligations

L’incertitude concernant la direction des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait aussi entraîner un ralentissement économique, en particulier dans des secteurs sensibles aux coûts d’emprunt comme le secteur immobilier et les technologies.

Un impact sur les marchés financiers

Cette divergence dans les politiques monétaires des deux banques centrales a des répercussions directes sur les marchés financiers mondiaux. D’un côté, la zone euro pourrait voir un retour à des conditions de financement plus favorables, ce qui stimulerait la croissance économique et le marché des actions, tout en réduisant le coût du crédit.

Cependant, cette situation pourrait aussi entraîner une **pression à la baisse sur l’euro**, en raison des taux d’intérêt relativement plus bas dans la zone euro comparés à ceux des États-Unis.

De l’autre côté, les marchés financiers américains sont plongés dans un climat d’incertitude. Alors que la Fed continue de maintenir ses taux élevés, les investisseurs peuvent s’attendre à une volatilité accrue sur les marchés d’actions et d’obligations

L’incertitude concernant la direction des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait aussi entraîner un ralentissement économique, en particulier dans des secteurs sensibles aux coûts d’emprunt comme le secteur immobilier et les technologies.

La politique monétaire dans un contexte mondial

L’une des grandes questions qui se posent aujourd’hui est de savoir si la politique monétaire divergente entre la BCE et la Fed pourra coexister sans perturber l’équilibre économique mondial.

La mondialisation des marchés financiers a pour conséquence que les décisions prises par une grande banque centrale affectent les autres pays. Si la Fed poursuit une politique monétaire plus restrictive alors que la BCE devient plus accommodante, il pourrait y avoir des tensions sur les marchés des devises, notamment entre l’euro et le dollar, ce qui pourrait à son tour affecter les exportations et les investissements mondiaux.

De plus, la situation géopolitique mondiale, avec des tensions en Europe de l’Est, en Asie, ainsi que la gestion des politiques économiques chinoises, pourrait compliquer encore les prévisions.

En effet, une récession mondiale, ou des tensions économiques prolongées, pourrait forcer les deux banques centrales à ajuster leurs politiques respectives, ce qui rend l’avenir de l’inflation et des taux d’intérêt incertain.

Ainsi, tandis que la BCE semble croire fermement à une baisse soutenue de l’inflation, la Fed reste prudente et souhaite voir les preuves de cette tendance avant de se laisser convaincre. Cette divergence de perspectives pourrait avoir des implications profondes pour les marchés financiers, l’économie mondiale, et les politiques monétaires futures.

Le temps nous dira si l’optimisme de la BCE sera justifié ou si la prudence de la Fed aura raison des anticipations de baisse rapide des prix. Dans tous les cas, cette situation souligne l’incertitude économique persistante et les défis auxquels les grandes banques centrales sont confrontées dans un environnement économique mondial complexe.

L’une des grandes questions qui se posent aujourd’hui est de savoir si la politique monétaire divergente entre la BCE et la Fed pourra coexister sans perturber l’équilibre économique mondial. La mondialisation des marchés financiers a pour conséquence que les décisions prises par une grande banque centrale affectent les autres pays.

Si la Fed poursuit une politique monétaire plus restrictive alors que la BCE devient plus accommodante, il pourrait y avoir des tensions sur les marchés des devises, notamment entre l’euro et le dollar, ce qui pourrait à son tour affecter les exportations et les investissements mondiaux.

De plus, la situation géopolitique mondiale, avec des tensions en Europe de l’Est, en Asie, ainsi que la gestion des politiques économiques chinoises, pourrait compliquer encore les prévisions. En effet, une récession mondiale, ou des tensions économiques prolongées, pourrait forcer les deux banques centrales à ajuster leurs politiques respectives, ce qui rend l’avenir de l’inflation et des taux d’intérêt incertain.

Ainsi, tandis que la BCE semble croire fermement à une baisse soutenue de l’inflation, la Fed reste prudente et souhaite voir les preuves de cette tendance avant de se laisser convaincre. Cette divergence de perspectives pourrait avoir des implications profondes pour les marchés financiers, l’économie mondiale, et les politiques monétaires futures.

Le temps nous dira si l’optimisme de la BCE sera justifié ou si la prudence de la Fed aura raison des anticipations de baisse rapide des prix. Dans tous les cas, cette situation souligne l’incertitude économique persistante et les défis auxquels les grandes banques centrales sont confrontées dans un environnement économique mondial complexe.

Précision : Les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur et ne sauraient se substituer à un conseil financier spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction uniquement.

Jeremy ESSERYK
Conseiller en Investissements Financiers
Courtier en assurances et en prêts bancaires en Europe
office@kne-ltd.com

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