À l’heure où les Français s’inquiètent de plus en plus pour leur avenir financier, bien préparer sa retraite devient une priorité. Deux placements se distinguent particulièrement : le Plan d’Épargne Retraite (PER), conçu spécifiquement pour anticiper la retraite, et le Plan d’Épargne en Actions (PEA), reconnu pour sa fiscalité avantageuse. Alors, quel est le meilleur outil d’épargne pour bâtir un capital retraite ? Tout dépend de votre situation fiscale, de vos objectifs de placement et de votre stratégie patrimoniale.
Des objectifs différents mais complémentaires
Créé par la loi Pacte de 2019, le PER a été pensé comme un outil dédié à la constitution d’un capital retraite, avec une logique d’épargne bloquée jusqu’au départ à la retraite, sauf exceptions. L’État y voit un levier pour inciter les Français à se constituer une retraite complémentaire.
Le PEA, quant à lui, n’a pas été conçu dans ce but. Instauré dans les années 1990, il visait à encourager l’investissement en actions européennes. Pourtant, sa fiscalité attrayante et sa souplesse d’utilisation en font aujourd’hui un véhicule de capitalisation de long terme, de plus en plus utilisé dans une logique retraite.
Avantage fiscal à l’entrée pour le PER, à la sortie pour le PEA
L’un des atouts majeurs du PER réside dans la déductibilité des versements volontaires du revenu imposable. Cette mécanique est particulièrement intéressante pour les contribuables les plus lourdement taxés. Par exemple, un foyer fiscal avec une tranche marginale d’imposition (TMI) à 41 % qui verse 10 000 € sur son PER peut bénéficier d’une économie d’impôt de 4 100 € l’année suivante.
En revanche, cet avantage immédiat a un revers : les sommes retirées à la retraite seront imposées. Le capital issu des versements déduits sera taxé à l’impôt sur le revenu, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux. Il est donc crucial d’anticiper son futur taux d’imposition à la retraite pour éviter de mauvaises surprises.
À l’inverse, le PEA n’offre aucun avantage fiscal à l’entrée, mais récompense la patience : au-delà de 5 ans de détention, les gains sont exonérés d’impôt sur le revenu (seuls les prélèvements sociaux à 17,2 % restent dus). Cette approche séduit les épargnants qui misent sur une fiscalité stable ou croissante à l’avenir.
Liquidité : le PEA plus souple que le PER
La disponibilité de l’épargne est un critère souvent sous-estimé. Le PER, sauf cas exceptionnels (achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, etc.), bloque les fonds jusqu’à l’âge de la retraite. Ce manque de flexibilité peut être contraignant, notamment en cas d’imprévus.
Le PEA, lui, devient liquide après 5 ans : vous pouvez effectuer des retraits sans déclencher la clôture du plan, même si de nouveaux versements seront alors interdits. Cette souplesse est un atout pour ceux qui souhaitent garder la main sur leur capital à moyen terme.
Allocation d’actifs : la liberté du PER face aux limites du PEA
Autre différence de taille : la diversification des placements. Le PEA est réservé aux actions et fonds éligibles européens. Il exclut de fait de nombreuses classes d’actifs comme les obligations, les SCPI, ou les fonds immobiliers non cotés.
Le PER, lui, offre une plus grande latitude d’investissement : il peut être investi en unités de compte, en fonds euros, en obligations, en SCPI, etc. Cette richesse d’allocation permet de mieux piloter le couple rendement/risque selon son profil d’investisseur.
Transmission : un avantage discret du PER
En matière de transmission patrimoniale, le PER présente un avantage souvent méconnu : en cas de décès avant 70 ans, les sommes peuvent être transmises hors succession, dans la limite de 152 500 € par bénéficiaire, avec une fiscalité allégée (article 990 I du CGI).
Le PEA, quant à lui, entre intégralement dans l’actif successoral et peut générer des droits importants, notamment pour des héritiers non exonérés.
En résumé : quel placement pour quel profil ?
- PER : idéal pour les contribuables lourdement imposés aujourd’hui, qui anticipent une baisse de revenus à la retraite. Il permet une optimisation fiscale puissante à l’entrée.
- PEA : mieux adapté aux investisseurs faiblement imposés, qui recherchent souplesse et visibilité fiscale, sans bloquer leur épargne.
- Objectif actions européennes ? Privilégiez le PEA.
- Objectif diversification globale (immobilier, obligations, etc.) ? Le PER prend l’avantage.
Il n’existe pas de solution unique. Le PER et le PEA répondent à des logiques différentes, mais peuvent être complémentaires dans une stratégie patrimoniale globale. Tout dépend de vos objectifs, de votre horizon d’investissement et de votre fiscalité. L’idéal ?
Réaliser une simulation personnalisée ou consulter un conseiller en gestion de patrimoine pour faire les bons arbitrages et sécuriser votre retraite avec sérénité.