Les raisons d’investir dans les forêts

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Les forêts couvrent près d’un tiers des terres émergées ; elles sont depuis longtemps fortement menacées.
La pression sur l’Amazonie augmente, car sa destruction et le réchauffement planétaire posent un risque de point d’inflexion au-delà duquel les dommages seront irrémédiables.

Dans le monde, la déforestation se poursuit pourtant à un rythme alarmant : l’on estime que 420 millions d’hectares ont été perdus au cours des 30 dernières années, essentiellement au profit de l’agriculture.Mais tout n’est pas perdu. Lors du sommet sur le climat de la COP 26 en novembre dernier, plus de 100 dirigeants mondiaux se sont engagés à mettre fin à la déforestation et à l’inverser d’ici 2030, en promettant 19.2 milliards d’USD de fonds publics et privés pour atteindre l’objectif de restauration des terres dégradées, de gestion des feux de forêts et de soutien aux communautés locales.

1. Elles sont des puits de carbone naturels
Puits de carbone naturels, les forêts sont des réservoirs qui accumulent du carbone et en réduisent la concentration dans l’atmosphère.
Par conséquent, elles sont un rouage vital du processus de compensation du carbone, mais qui est ignoré ou tenu pour acquis par nombre d’entre nous.
Leur conservation et leur restauration pourraient participer entre 16 et 23 % à l’atténuation du changement climatique, nécessaire pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 – 2 degrés.

2. Les forêts protègent la biodiversité
Elles sont des éléments critiques du maintien de la biodiversité mondiale, mais la menace permanente de dégradation et de déforestation contribue à la perte continue de cette ressource naturelle vitale, notamment en raison de l’agriculture commerciale à grande échelle. Nous profitons tous de la biodiversité de la forêt, que nous vivions à sa proximité et en dépendions pour notre travail (le tourisme, par exemple) ou que nous bénéficions de ses effets sur le carbone, l’eau et les cycles nutritifs, soit la majorité d’entre nous.

Les écosystèmes forestiers abritent quelque 80 % de la biodiversité terrestre, des plantes aux bactéries, qui dépendent toutes les unes des autres pour survivre.

La perte de forêts déclenche toute une série de répercussions particulièrement dommageables à la planète, dont la disparition d’espèces qui crée un déséquilibre de la nature néfaste à l’écosystème ; la température de surface change avec l’avancée ou le recul de la forêt.

Les sociétés font également face aux risques dus aux effets physiques prévus du changement climatique, dont les sécheresses extrêmes, les inondations et les incendies, qui pourraient réduire les rendements et modifier les coûts et les volumes des intrants (élément entrant dans un processus de production).
La déforestation exacerbe le risque physique dû au changement climatique en modifiant les rythmes de précipitations locales, ce qui rend la production agricole moins résiliente à ces changements, comme nous le constatons déjà au Brésil.
Dans certaines zones de l’Amazonie, la saison des pluies est reportée de deux semaines en raison de la déforestation.

Plusieurs méthodes ont été utilisées par le passé pour conserver la biodiversité, la création de zones protégées ayant été celle le plus souvent adoptée. Quelque 18 % des forêts du monde sont des zones légalement protégées, comme des parcs nationaux et des réserves de chasse.
La protection des forêts se justifie évidemment sur le plan environnemental, mais aussi sur le plan économique, car plus de la moitié du PIB mondial dépend de la nature.

3. Les forêts purifient l’Eau
Une forêt saine participe à l’approvisionnement en eau propre et peut nous faire faire des économies : les forêts commencent par filtrer l’Eau et par empêcher les sédiments de pénétrer les cours d’eau. Elles régulent aussi les précipitations et l’évaporation.

En tout, l’on estime que 75 % de l’eau douce disponible à la consommation humaine provient des forêts.

L’efficacité des forêts dans le traitement de l’Eau réduit les coûts de systèmes onéreux de filtration. La meilleure illustration est un projet de la ville de New York qui a investi 1.5 milliards d’USD pour protéger près de 404,000 hectares de forêt, et qui a ainsi évité de construire une usine de traitement des eaux qui lui aurait coûté jusqu’à 8 milliards d’USD.

4. Les forêts fournissent de nombreux avantages économiques et sanitaires
À un niveau individuel, une promenade en forêt suffit pour retrouver la sérénité.
À une échelle bien plus large, les grands espaces boisés offrent des ressources économiques, alimentaires et médicales vitales. Un rapport de 2007 estime que l’écotourisme représente jusqu’à 7 % du marché international total et que la conservation et la protection de l’environnement naturel figurent en tête de liste des priorités des voyageurs.

De nombreux médicaments pour traiter des maladies trouvent leur origine dans la Forêt : les plantes des forêts tropicales humides à elles seules sont à l’origine d’environ 120 médicaments sur ordonnance vendus aujourd’hui, et ce n’est là qu’une partie infime des plantes disponibles.
Toutefois, la menace de déforestation met en danger cette ressource vitale : sur les 50,000 plantes médicinales connues, qui sont la base de 50 % de tous les médicaments, une sur cinq est en danger en raison de la déforestation.

Elles ont également une fonction protectrice de la nature, qui permet d’économiser de l’argent : les mangroves réduisent à l’heure actuelle les dommages annuels des inondations dues aux cyclones d’environ 60 milliards d’USD et protègent 14 millions de personnes.

5. Les forêts constituent un engrais naturel pour l’environnement qui les entoure
Les arbres sont également utiles comme engrais naturel pour améliorer la qualité des sols cultivés. En fixant l’azote atmosphérique, ils le transmettent ensuite au sol par leurs racines et leurs feuilles tombées. Ils extraient également des nutriments des profondeurs pour nos récoltes.
Le Faidherbia albida, un arbre africain, est connu pour améliorer les cultures plantées sous sa couronne, dans la mesure où ses feuilles tombent à la saison des pluies, lorsque lesdites cultures commencent à pousser.
La capacité des arbres à soutenir leur environnement est en opposition directe avec l’agriculture intensive résultat de la déforestation qui est néfaste aux sols et participe à leur dégradation.

Considération pour les investisseurs
Notre potentiel de progrès dépend des ressources de la Nature, à savoir la Géologie, les sols, l’Air et l’Eau ; dans les forêts, les écosystèmes abritent les quatre dimensions.
Il est plus important que jamais pour notre Économie et notre Société que ces quatre dimensions, partie essentielle de notre capital naturel, puissent prospérer.

La reforestation, la gestion des terres et des sols, la restauration de la biodiversité et la création de systèmes bioénergétiques appropriés permettent de réduire les émissions de CO2 et de séquestrer ce dernier, afin de diminuer sa concentration dans l’atmosphère.

Ces investissements sont susceptibles d’offrir parmi les plus grandes opportunités de notre Époque.

Précision : Les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur et ne sauraient se substituer à un conseil financier spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction uniquement.

Jeremy ESSERYK
Conseiller en Investissements Financiers
Courtier en assurances et en prêts bancaires en Europe
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