Taux d’usure : la Banque de France donne une bouffée d’oxigène aux ménages

taux d'usure

Le taux de crédit maximal (dit taux d’usure), fixé à 3.57 % actuellement, sera mis à jour tous les mois et non plus tous les trois mois, comme l’a annoncé la Banque de France.
Une manière de mieux coller à la réalité, celle d’une envolée des taux de crédit qui a débuté il y a un an.

«Ces dispositions permettent de protéger les emprunteurs de taux excessifs et de préserver ainsi un large accès au crédit».

Malgré la hausse du coût du crédit, l’institution bicentenaire affirme que les banques ont continué à servir les emprunteurs de toutes classes d’âge, de revenu et ce pour tous les motifs d’acquisition, rejetant ainsi le risque de blocage du marché, agité par les courtiers en crédit immobilier.

En revanche, la Banque de France affirme avoir constaté, ces derniers mois, que «certains dossiers, dans l’attente de la prochaine hausse trimestrielle significative du taux d’usure, ont été reportés au début du trimestre suivant».

Pour éviter que ces phénomènes ne se reproduisent à l’avenir, l’institution bancaire a donc décidé de mettre à jour plus fréquemment le taux d’usure.

Cette mesure prendra effet dès le 1er février et ce, jusqu’au 1er juillet 2023.

«Les taux d’usure resteront établis sur la base de la moyenne des taux pratiqués lors des trois mois précédents», précise la Banque de France.

Assurer un atterrissage en douceur
Depuis l’été dernier, les taux de crédit grimpent à une telle vitesse qu’ils se rapprochent du taux d’usure ; de quoi bloquer plusieurs milliers de dossiers, parfois même de ménages aisés.

Rehausser le plafond du taux maximal, et plus fréquemment, leur donnera un bon coup de pouce, mais risque aussi d’inciter les banques à prêter encore plus cher pour leur assurer des marges confortables.

Côté taux, ce n’est pas terminé étant donné l’inflation, bien que le plus gros de la hausse des taux devrait être derrière nous.

De fait, des taux à 3.50 % semblent cohérents avec l’inflation et le discours volontaire de la BCE. «Grâce au lissage des relèvements du taux d’usure, les banques pourront traiter plus facilement l’afflux des demandes de crédit. L’atterrissage du marché du crédit se fera ainsi plus en douceur».

Car la réalité est la suivante : la production de crédit ne cesse de chuter depuis six mois.

En novembre dernier, 16 milliards d’euros (hors renégociations) ont été prêtés aux ménages contre 18.7 milliards d’euros en juillet, selon la Banque de France. La faute à l’envolée des taux de crédit qui s’approche lentement, mais sûrement des 3 % (hors assurance et frais).

Précision : Les informations contenues dans cet article n’engagent que le rédacteur et ne sauraient se substituer à un conseil financier spécifique. Elles ne sont valables qu’à la date de leur rédaction uniquement.

Jeremy ESSERYK
Conseiller en Investissements Financiers
Courtier en assurances et en prêts bancaires en Europe
office@kne-ltd.com

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