Le Crédit Mutuel Arkéa a vu son résultat net semestriel fondre de moitié sur un an, à 203 millions d’euros, en raison d’éléments exceptionnels et des nouvelles conditions de taux de la BCE.
De même que pour les autres banques françaises, la transition vers un monde de taux d’intérêt plus élevés n’est pas de tout repos pour le Crédit Mutuel Arkéa.
De fait, la banque coopérative bretonne a publié mercredi un résultat net de 202,6 millions d’EUR au premier semestre, soit un résultat divisé par plus de deux par rapport à la même période en 2022.
Les comparaisons sont certes trompeuses : les résultats du premier semestre 2022 ont été retraités en appliquant la nouvelle norme IFRS 17 pour les activités d’assurance, ce qui les a fait passer de 360 millions à 437 millions d’EUR.
Pour rappel, IFRS 17 est une norme visant à uniformiser la présentation comptable des résultats d’assurances vie entre les différents pays.
L’an dernier, Arkéa avait aussi dégagé des résultats exceptionnels dans ses activités de capital-investissement, revalorisées à la hausse. Le premier semestre 2023 a marqué le mouvement inverse, avec une contraction significative de la revalorisation des participations de capital-investissement du groupe, un impact négatif de 134 millions d’euros sur le produit net bancaire par rapport à 2022.
Solvabilité en hausse
Le choc de taux, se traduit dans la chute de la marge nette d’intérêt, de 62 millions d’EUR, soit -15.40 % sur un an.
Le chiffre intègre l’impact négatif extraordinaire lié aux évolutions des conditions monétaires décidées fin 2022 par la BCE pour ses injections de liquidités à long terme (TLTRO). Cet argent apporté à taux négatif aux banques permettait à ces dernières de le replacer avec une marge. Arkéa en avait souscrit pour 11 milliards d’EUR, dont 9 milliards ont depuis été remboursés à fin juin.
Le changement des conditions d’octroi par la BCE fin 2022 a forcé la banque à ajuster ses couvertures de taux ; la facture atteint 77 millions d’EUR avant impôts.
Au total, le PNB de la banque est revenu à 1,12 milliard d’EUR, son niveau du premier semestre 2019.
Son coefficient d’exploitation, qui rapporte les charges au PNB, est remonté à 71.40 %, un niveau qu’il n’avait plus connu depuis des années.
La solvabilité du groupe a en revanche continué à progresser sur le semestre, de 0,3 point, avec un ratio de fonds propres durs CET1 de 17.20 % désormais, tandis que le bilan a diminué de 1.70 % entre décembre et juin, à 184,4 milliards d’EUR.