Le Private Equity en pleine ébullition. Rarement les épargnants auront vécu une période aussi complexe que celle que nous avons connue. Les taux d’intérêt historiquement bas et la volatilité des marchés actions se sont accentués en raison de la crise économique.
Le besoin de se tourner vers des placements alternatifs afin de diversifier ses investissements apparaît comme une nécessité.
Le private equity peut être un vrai moteur de performance, à condition de faire un placement au risque maîtrisé et parfaitement analysé en amont.
Depuis quelques années, les investisseurs privés s’intéressent de plus en plus aux actifs non-cotés en Bourse. Entre 2011 et 2016, l’on estime que 60 % des compagnies d’assurance européennes ont augmenté leur exposition sur ce type d’investissement.
Cet afflux de capitaux porte aussi bien sur les actions, que sur les obligations, et le capital-investissement représente désormais le tiers de leurs portefeuilles d’actions .
Qu’est-ce que le private equity ? Quelle différence entre le coté et le non-coté ?
Le private equity consiste à investir dans des titres de sociétés non-cotées en quête de fonds pour se développer.
La différence essentielle avec le coté tient à la liquidité de l’investissement. En plaçant son argent dans des actions, des obligations ou des parts d’OPCVM (Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières), un épargnant peut généralement s’en désengager à tout moment. Ce n’est pas le cas avec les fonds non-cotés où il faut attendre l’échéance, supposant un placement sur le moyen ou long terme.
Pour contrebalancer cette illiquidité, le législateur a souhaité y associer des avantages fiscaux tels la réduction d’impôts à la souscription pour les FIP (Fonds d’Investissement de Proximité) et les FCPI (Fonds Communs de Placement dans l’Innovation) ou à la sortie avec une exonération de l’impôt sur les plus-values pour les FCPR (Fonds Commun de Placement à Risque).
Pour l’Immobilier , une SLP (Société de Libre Partenariat) permet un placement à long-terme avec l’avantage d’être éligible (sous conditions) à l’Article 150-0 B ter, permettant alors de bénéficier du régime de l’apport-cession.
C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles les particuliers viennent de plus en plus vers ces solutions ; l’avantage fiscal ne doit cependant jamais être le premier motif d’investissement.
Le private equity : un investissement rationnel dans l’Économie réelle
La demande pour les fonds de private equity est en constante hausse. La même tendance s’observe chez les fonds de pension européens : alors que seulement 2 % d’entre eux disposaient d’avoirs investis sur le non-côté en 2013, ce chiffre atteignait 13 % cinq années plus tard.
L’épargnant individuel s’inscrit aussi dans ce mouvement.
Notamment parce que les marchés actions-cotées sont souvent perçus comme opaques et complexes. Les corrections ou les plus-values ne semblent pas toujours se faire sur le résultat propre des entreprises, mais sur des facteurs aléatoires ou des événements connexes.
L’on peut alors se demander comment réaliser un investissement réfléchi dans ces conditions alors que le Marché évolue selon des règles parfois irrationnelles ?
Cela doit se faire avec un horizon long-terme tout en diversifiant son allocation avec du non-côté.
Pourquoi investir en private equity ?
Investir en private equity, c’est placer son argent dans un sous-jacent connu que l’on peut précisément analyser.
L’on peut déterminer objectivement les principaux facteurs de risque et de réussite, à travers les hommes, le projet d’entreprise et le Marché.
Mieux connaître son sous-jacent permet de mieux accepter la part d’incertitudes en analysant le placement private equity sous les deux angles de la rentabilité et du risque.
Les rendements d’un fonds de private equity
Sur la base des fonds déjà débouclés, l’on peut affirmer que les résultats sont souvent meilleurs en moyenne que ceux de la Bourse et de l’Immobilier .
Selon l’AFIC (Association Française des Investisseurs pour la Croissance), en 2015, la performance annualisée sur 10 ans était de 10 % en capital-investissement, contre 6 % pour l’Immobilier, 5 % pour les hedge-funds et 4 % pour le CAC 40.
Ce surcroît de rendement qu’offre un actif de private equity tient aussi à deux particularités :
- Le prix d’achat est souvent moins spéculatif que celui des actifs-cotés ;
- Les gestionnaires d’actifs non-côtés ont plus de leviers pour optimiser la performance, avec une participation active sur la stratégie des entreprises.
Les différents véhicules pour investir en private equity
Il existe différents supports pour loger des fonds de private equity, allant du compte-titres type PEA à l’assurance-vie.
La loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) autorise désormais que les fonds de private equity puissent peser jusqu’à 50 % des encours d’un contrat d’assurance-vie.
Le non-côté constitue un univers très diversifié, proposant donc une multitude d’opportunités et un large éventail de choix.
Il existe en réalité deux grandes possibilités : monter au capital en devenant co-propriétaire d’un actif, ou financer une entreprise via de la dette obligatoire des fonds propres.