Si vous avez l’impression que votre conseiller bancaire change tout le temps, c’est peut-être bien parce que c’est le cas : près de 49,000 personnes ont été embauchées l’an dernier par les banques, pour au moins autant de départs.
On embauche massivement dans la banque, à tous les âges, sur différents types de postes, dans toute la France et à différents niveaux de qualification et d’expérience.
Un total de 48.900 personnes (+21 % sur un an) ont été recrutées en 2022 par des établissements bancaires français en CDI et en CDD, selon les données partagées mardi par l’Association française des banques (AFB).
Ces embauches qui représentent un salarié sur sept dans le secteur compensent au moins autant de départs, puisque l’effectif total de la profession subit toujours une lente décrue, passant sous la barre des 350,000 salariés (- 0.40 % sur un an à 349,100 salariés et -8 % sur 10 ans).
Ce total recouvre des réalités très différentes : les établissements mutualistes voient leurs effectifs très légèrement augmenter quand la Société Générale par exemple supprime 3,700 postes entre cette année et 2025 dans le cadre de la fusion de ses deux réseaux de banque de détail en France.
Le secteur a poursuivi parallèlement sa féminisation avec un nombre de femmes globalement stable depuis 2012 mais une féminisation considérable parmi les cadres.
La parité s’arrête cependant à la porte des premiers cercles du pouvoir. Seuls la Banque postale et BPCE comptent deux femmes parmi leurs directeurs généraux adjoints, délégués ou membres du directoire, quand BNP Paribas et Société Générale n’en comptent aucune ; jamais une femme n’a dirigé de grande banque en France.
L’on constate également un nombre important de démissions l’an dernier, 8,400, soit près de 60 % de plus que la moyenne des huit années précédentes.
Des salaires attractifs
Plus de la moitié des recrutements en CDI porte sur les métiers de relation client, comme les chargés d’accueil ou de clientèle en agence.
Les conditions de travail peuvent aussi s’avérer difficiles : l’Observatoire des métiers de la banque pointait en juin pour certains postes une augmentation de la charge de travail en agence due à la réglementation et des difficultés à tenir la cadence des objectifs commerciaux.
L’image du secteur souffre aussi de deux idées reçues tenaces : les métiers de la banque seraient ennuyeux et le secteur en déclin.
Les banques sont par conséquent contraintes de faire évoluer leur modèle de recrutement. Elles recourent de plus en plus à l’alternance (18,400 alternants à fin décembre dernier), créent leurs propres filières de formation (BNP Paribas a monté sa propre école, la B-School) ou recrutent sans expérience.
La profession a pourtant plusieurs atouts à faire valoir : le salaire d’abord, nettement supérieur au reste de l’économie et même au reste des services, mais aussi des opportunités de carrière partout en France, une mobilité possible via les formations en interne…